Une diversité de milieux fragiles à préserver
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Nos missions
- Mener une veille et des actions de gestion pour préserver et/ou restaurer les milieux
- Proposer des mesures de gestion favorables à des milieux fragiles (pelouses sèches, prairies, zones humides) en concertation avec les propriétaires et usagers
- Œuvrer à la fonctionnalité des écosystèmes par exemple en définissant des trames vertes et bleues pour définir les connectivités écologiques à préserver ou à restaurer
- Sensibiliser les acteurs du territoire et les porteurs de projets d'aménagement pour qu'ils intègrent les enjeux liés à la préservation de certains milieux naturels
- Favoriser l’émergence de projets contribuant au maintien ou à la restauration des différents milieux et trames vertes et bleues
- Informer les usagers sur les enjeux de la biodiversité de notre territoire, et les comportements à adopter en milieux naturels, de façon à limiter le dérangement de la faune et les agressions de la flore
- Mettre à disposition la connaissance, notamment via la charte du Parc du Vercors et le site internet Université Vercors
Les milieux humides
L'eau est un élément rare dans le Vercors, notamment du fait de la nature karstique du sous-sol. Les milieux humides en sont d'autant plus importants, rares et précieux tant sur le plan patrimonial que pour leur rôle d'éponge. Ce sont des espaces de transition entre la terre et l’eau : fossés humides, rivières et berges, marais, mares, tourbières, vastes réseaux de rivières souterraines… Dans le Vercors, ils se concentrent surtout dans quelques fonds de vallées (plaine de Lans, Vernaison…).
La présence de l’eau, indispensable à la vie, attire une biodiversité riche et abondante. On y observe aussi une faune et une flore spécifique, comme le castor, le foulque ou encore le grèbe huppé, que l’on peut retrouver dans les vallées des rivières Drôme, Isère ou de la Bourne.
Les milieux humides sont aussi importants pour les fonctions naturelles qu’ils remplissent. Ils fournissent en effet de l’eau et des ressources pour de nombreuses plantes et animaux. Pour les humains, en plus du rôle de dépollution de l'eau, ils permettent de stocker l’eau (effet éponge), et ainsi de limiter les inondations (gestion des crues), et de la restituer par la suite, luttant également contre les sècheresses.
- « Les zones humides, trésors du val de Lans », in Le Vercors #78, pp. 4-6, octobre 2020
- L’eau dans le massif du Vercors
Les milieux ouverts
Cultures, prairies ou alpages de montagne, les milieux ouverts sont très diversifiés. Les parties basses du Vercors sont des régions bocagères, particulièrement favorables à des espèces comme la chouette Chevêche d’Athéna, le Petit-duc scops ou les chauves-souris comme le Grand Murin, ainsi que pour les orchidées qui font la renommée du massif, avec près de 90 espèces inventoriées. Sur les plateaux de moyennes altitudes, les prés de fauches et de pâturages sont bien différents : la végétation qui s’y développe favorise la présence des oiseaux de prairies (Alouettes des champs, Cailles des blés…), des campagnols, des renards, des belettes ou encore des rapaces. À partir de 1900 mètres d’altitude, les crêtes ventées et les pentes rocailleuses abritent des pelouses alpines avec une flore typique de l’étage alpin (comme l’Edelweiss ou l’Androsace velue). Bouquetins, accenteurs, tichodromes et lagopèdes se partagent ce territoire rude.
Ces milieux sont liés l’agriculture et à l’élevage, c’est pourquoi le Parc naturel régional du Vercors travaille avec les acteurs de ces filières pour accompagner les pratiques respectueuses de la faune et de la flore. À titre d'exemple, le Parc du Vercors soutient l'agriculture par le biais de Mesures agro-environnementale et climatiques (MAEC) sur les espaces protégés. Des actions concrètes sont proposées comme la fauche tardive, le maintien de prairies permanentes, la valorisation de surfaces de parcours, difficiles d’exploitation.
Les Mesures agro-environnementales et climatiques sur le Vercors
Les alpages du Vercors (page en construction)
«L’alpage de Font d’Urle», in Le Vercors #76, pp. 8-10, octobre 2020
Les continuités écologiques
Une des principales causes de déclin de la biodiversité, en particulier dans un contexte de changement climatique, est la fragmentation des espaces naturels qui rendent les habitats naturels et les espèces particulièrement vulnérables. Les routes, villes, parcelles agricoles et l’uniformisation de larges pans des paysages sont des obstacles aux déplacements de la faune et de la flore, qui peuvent gêner ou empêcher leur alimentation, leur reproduction ou encore leur migration.
La démarche de Trame verte et bleue (TVB) a été initiée en France pour répondre à cet enjeu de maintenir ou restaurer des cœurs de biodiversité et des corridors écologiques entre eux pour permettre à la faune et la flore « ordinaires » et « extraordinaire » de vivre et se déplacer au sein de ces milieux, préservant ainsi la connexion des populations.
Le Parc naturel régional du Vercors s’investit dans une démarche de protection de différentes trames éco-paysagères. Il travaille à enrichir et diffuser la connaissance sur ces trames en mettant à disposition une cartographie fine, support de connaissances et vecteur d’actions pour les acteurs de l’aménagement (communautés de communes, porteurs de projet...). Il s’agit maintenant de passer à l’action avec les collectivités du territoire, pour préserver et restaurer ces continuités.
- Le centre national de ressource Trame verte et bleue
- Une vidéo explicative sur les bénéfices de la Trame verte et bleue
- La carte de la Trame verte et bleue du Parc naturel régional du Vercors
- En savoir plus sur les actions du Parc du Vercors pour la trame pastorale et celle des forêts matures
- Voir comment la Trame verte et bleue se met en place à l’échelle régionale
Ce que le Parc naturel régional du Vercors fait avec vous :
Besoin d’un coup de pouce ? Le Parc du Vercors peut vous aider à…
- Élaboration et mise en œuvre de plans d’actions en faveur de la préservation d'un site naturel fragile
- Expertise d’évaluations d’incidences pour la rédaction par les communes et acteurs de projets sur des milieux naturels (mise à disposition de cartes des milieux naturels ou des trames vertes et bleues…)
- Soutien au montage de projets en vue du maintien ou de la restauration des milieux naturels et des trames vertes et bleues
- Accompagnement à la mise en place de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) sur les parcelles des agriculteurs et de contrats Natura 2000 dans les milieux forestiers et autres milieux d’intérêt communautaire
- Aide à la prise en compte des milieux naturels fragiles dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagements, notamment en les classant comme espaces protégés
- Mobilisation d'outils et moyens financiers pour que les acteurs du territoire puissent intégrer ces enjeux dans leur gestion et leurs pratiques.
Les milieux rocheux
Les milieux rocheux sont omniprésents dans un massif calcaire comme le Vercors : lapiaz, éboulis, rochers, rocailles, falaises et grottes sont la marque de fabrique des paysages d’ici.
En falaise, l’absence d’humus, les contrastes thermiques, la sècheresse et le vent permet seulement à quelques plantes et arbustes, particulièrement adaptés, de s’y développer : lichens, joubardes, genévrier... On les appelle des extremophiles. C’est également le lieu privilégié de nidification pour les oiseaux rupestres (Faucon pèlerin, Hirondelle de rochers, Vautours fauves, Aigles royaux…) mais aussi pour certaines espèces de chauves-souris. Depuis plus de 10 ans, des couples de Vautours fauves s'installent dans les falaises du sud du Vercors.
Et depuis 2022, un couple de Gypaètes barbus s'est enfin installé pour la première fois dans ces falaises du sud Vercors. Ambane, le 1er Gypaète barbu né dans le Vercors depuis environ 150 ans a pris son envol le 2 août 2022 ! Ces deux espèces sont ainsi les témoins de la réussite des programmes de réintroduction menés par le Parc naturel régional du Vercors. Toutefois, il convient de rester vigilant aux éventuels dérangements et perturbations qui peuvent toujours faire échouer la reproduction de ces espèces fragiles.
Sur les différents sites d’escalade du Vercors, la fréquentation humaine ne doit pas devenir un problème pour la nidification des oiseaux et la préservation d’une flore fragile et parfois protégée. Le Parc du Vercors travaille de concert avec les acteurs professionnels et les sportifs pour agir en amont des dérangements possibles : l’équipement et la pratique des voies prennent en compte la nidification (certaines voies sont accessibles seulement hors période critique), et une charte de bonne conduite du grimpeur a été conçue. Les projets de nouvelles voies sont, quant à eux, soumis à discussion avec le comité technique.
La carte des voies du secteur d’Archiane et leur réglementation
Guide faune, flore en falaises de la FFME à destination des grimpeurs
Prendre en compte la faune sauvage dans vos sorties Escalade ; Highline ; Vol libre
Les milieux forestiers
Les forêts du Vercors changent avec l’altitude et la latitude. Dans les premières pentes du massif, à l’étage collinéen, on retrouve surtout la chênaie pubescente accompagnées du Pin sylvestre, du Pin noir d’Autriche, du Buis commun et du Genévrier commun, un habitat propice à de nombreuses orchidées et à la nidification d’oiseaux méridionaux tels que le Circaète Jean-le-Blanc. À l’étage montagnard, le plus important du Vercors, ce sont les hêtraies-sapinières : les plus productives sur le plan sylvicole… et donc les plus modifiées par l’Homme, notamment par les actions de charbonnage des siècles passés, comme la forêt domaniale de Lente, celle des Coulmes ou de la Loubière. Ici vivent des ongulés forestiers (cerfs, chevreuils, sangliers), des Pics noirs, Gélinottes des bois, Chouettes de Tengmalm, et de nombreuses chauves-souris forestières. Plus haut encore, à l’étage subalpin, le Vercors arbore la plus vaste pinède de Pins à crochets des Préalpes calcaires. Ces forêts clairsemées, forment le dernier étage boisé, composé de cette seule espèce arborée. On peut y observer des Tétras lyres, des Becs-croisés des sapins, des orchidées et des centaines d’espèces de papillons, de coléoptères, de syrphes...
La forêt, lorsqu’elle est mature, est un véritable refuge de biodiversité. Les vieux boisements – vierges de coupe depuis la fin du XIXe siècle - sont repérables à certaines caractéristiques : des arbres morts au sol et sur pied, la présence de nombreux micro-habitats (trous de pics, cavités, écorces décollées…), toutes les classes d’âges des arbres représentées, et la présence d’arbres de très gros diamètre. Ces vieilles forêts accueillent une multitude d’espèces inféodées à cette maturité, des chauves-souris aux pics en passant par les champignons et les insectes spécialisés dans la décomposition du bois.
Le Parc naturel régional du Vercors travaille à mieux connaître ces forêts dans l’objectif de les préserver. Un inventaire participatif des « arbres remarquables » est proposé pour inciter les habitants à collaborer à la connaissance de ces richesses du Vercors.
L'importance de la trame des forêts matures
La forêt sur le Parc naturel régional du Vercors en vidéo (Université Vercors)
« Des forêts d'âge mûr », in Le Vercors #79, p4-6
Une diversité de milieux naturels
Nous travaillons en collaboration avec…
- Services de l'État : DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), DDT (Direction départementale des territoires) de la Drôme et de l'Isère
- Communes, communautés de communes, agglomérations, départements de la Drôme et de l'Isère et la Région
- Office national des forêts, CRPF (Centre régional de la propriété forestière)
- Éleveurs, agriculteurs, services pastoraux (ADEM / FAI), chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Isère...
- Associations de protection de la nature : Ligue pour la protection des oiseaux France, LPO Auvergne Rhône-Alpes, CEN...
- Fédérations d’usagers (fédérations d'escalade, de spéléologie, de chasse…)